Les nouvelles jambes des anciens combattants
La guerre a souvent des conséquences inattendues. Par exemple, la pénicilline, médicament miracle, permit à des milliers de soldats grièvement blessés pendant la Seconde Guerre mondiale de survivre à leurs blessures. Mais nombre de ces anciens combattants, qui auraient autrement été condamnés, rentrèrent au pays paraplégiques et quadriplégiques. Les fauteuils roulants n’avaient que peu d’utilité pour ces hommes, dont la force manuelle et la dextérité étaient amoindries, voire anéanties.
George Klein releva ce nouveau défi. En 1953, cet ingénieur du Conseil national de recherches Canada mit au point le premier fauteuil roulant électrique au monde. Trois caractéristiques le distinguaient de tout ce qui avait précédé : la tension du moteur lui permettait de gravir des pentes très abruptes ; son bloc d’alimentation était assez puissant pour permettre une utilisation à l’intérieur comme à l’extérieur, pendant de longues périodes ; et des dispositifs d’entraînement indépendants aux roues facilitaient les virages serrés et les déplacements dans des espaces restreints. Le bouton de commande de ce fauteuil roulant maniable ressemblait à la manette des consoles de jeu actuelles.
George travailla étroitement avec des patients pour adapter le fauteuil à leurs besoins particuliers, créant même un modèle commandé par la pression de la joue. Avec ces améliorations, il contribua à enrichir la vie de nombreux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale. Cela constitue une œuvre et un héritage uniques et louables. Mais sa découverte accomplit encore plus : elle est à l’origine du domaine des techniques de la réadaptation, discipline dont les spécialistes aident des hommes et des femmes dans le monde entier à mener une vie plus mobile, et donc plus satisfaisante.