Le télégraphe parlant
Le télégraphe semble être aujourd’hui un appareil tellement ancien! Des messages encodés formés de points et de tirets, transmis par impulsion le long d’un fil… Et pourtant, dans les années 1870, il s’agissait de l’outil de communication le plus instantané, et les innovateurs redoublaient d’efforts pour découvrir une façon de presser encore plus de signaux dans le fil du télégraphe. La plupart abordèrent le défi en tentant de faire en sorte que l’électricité transporte une gamme de sons imitant le langage.
Un homme considéra le problème autrement. Alexander Graham Bell entreprit de fabriquer un appareil électronique modelé sur la physiologie humaine, plus précisément sur l’oreille. Il voulait que sa création soit une extension de l’être humain, pas une simple amélioration d’un dispositif imparfait. Deux faits expliquaient ce raisonnement. Tout d’abord, Bell était orthophoniste et enseignait aux personnes sourdes, il avait donc une compréhension approfondie de la voix humaine. Il acquit une grande partie de ses connaissances alors qu’il habitait à Brantford, en Ontario, où il commença à étudier la voix humaine et à réaliser des expériences avec les sons, dans un atelier qu’il surnommait « mon lieu de rêve ». Il tira aussi profit de l’examen de la structure complète d’une oreille humaine. (N’ayez crainte, il s’agissait d’un cadavre.) C’est alors seulement qu’il saisit vraiment la délicatesse de la construction de cet organe et la sensibilité de ses capacités.
« Si j’en avais su plus sur l’électricité et moins sur les sons, jamais je n’aurais inventé le téléphone »
– Alexander Graham Bell
Après le dévoilement de son innovation, en 1874, Bell résuma lui-même son atout : « Si j’en avais su plus sur l’électricité et moins sur les sons, jamais je n’aurais inventé le téléphone. » Son télégraphe parlant demeure pertinent ; grâce à lui, le monde d’aujourd’hui peut sans cesse réinventer ses façons de communiquer. Il a su traverser les années avec brio.